Le Collège de France invite la Comédie-Française pour un cycle de sept rencontres-conférences qui auront lieu du 29 janvier au 11 juin 2025.
Fondé par François Ier en 1530, le Collège de France a pour vocation d’enseigner le savoir en train de se faire, dans tous les domaines des lettres, des sciences et des arts, à tous et toutes, gratuitement et librement.
Une exception mondiale et une utopie de près de cinq siècles qui rencontre souvent celle qui prévaut à la fondation de la Comédie-Française. Cette dernière naît cent-cinquante ans plus tard, en 1680, à l’initiative de Louis XIV qui fusionne deux troupes, accueillant toutes deux en leur sein les comédiennes et comédiens qui furent de la troupe de Molière, décédé sept ans plus tôt. Comme pour le Collège de France, la gouvernance de la Comédie-Française ainsi que ses missions constituent aujourd’hui des singularités où réside sans doute en partie leur pérennité réciproque.
Pour la première fois, le Collège de France rencontre la Comédie-Française : il vous invite à venir découvrir autrement ce qui en fait l’essence, l’histoire et la contemporanéité et à interroger l’espace des savoirs propre au théâtre.
Thomas Römer, administrateur du Collège de France et titulaire de la chaire Milieux bibliques, Éric Ruf, administrateur général de la Comédie-Française, metteur en scène, scénographe et comédien, William Marx, titulaire de la chaire de littérature comparée.
rencontre conduite par Mathilde Serrell
En 1530, François Ier fondait le Collège des lecteurs royaux, actuel Collège de France, pour offrir à la nation les connaissances dont elle avait besoin. Cent cinquante années plus tard, en 1680, Louis XIV fondait la Comédie-Française en lui confiant le monopole du théâtre en langue française à Paris. Ces deux maisons, pluri-centenaires reposent sur des modèles de construction administrative aujourd’hui singuliers où les acteurs et actrices principaux des deux lieux sont au cœur du fonctionnement et de la prise de décision. Faut-il y voir la raison de leur longévité ?
William Marx, Éric Ruf, Denis Podalydès, 505e sociétaire et Danièle Lebrun, 543e sociétaire de la troupe de la Comédie-Française
rencontre conduite par Judith Chaine
Y a-t-il une bonne façon de dire les vers ? Dans une maison comme la Comédie-Française qui repose sur une troupe permanente, où l’art de dire se transmet d’une génération à l’autre, au plateau comme dans les couloirs, se cô- toient plusieurs approches mais une certitude commune : il faut, en vers comme en prose, raconter une histoire et faire entendre le sens. trois grands diseurs, Éric Ruf, Denis Podalydès et Dominique Blanc évoquent, aux côtés du professeur William Marx, la modernité du vers classique.
Éric Ruf, Florence Naugrette, professeure titulaire de la chaire d’histoire et théorie du théâtre (XIXe-XXIe siècles) à Sorbonne Universités
rencontre conduite par Marine Jubin
On a coutume de dire que la Comédie-Française s’appuie sur trois piliers : la Troupe, le Répertoire et l’Alternance. Il en manque à coup sûr un quatrième, un de ceux sans lesquels elle n’aurait pas de raison d’être : le public. Le public comme expérience collective, comme entité en elle-même constitutive de la diversité. Sont réunis Florence Naugrette, historienne du théâtre et Éric Ruf, qui interrogeront ce corps social plus composite et complémentaire qu’on ne l’imagine.
Éric Ruf,
rencontre conduite par Anne Marret
Scène et salle, intérieur ou extérieur, rideau de scène et rideau de fer, autant de rapports qui se trouvent aussi bien dans le bâtiment théâtre que dans l’objet de la représentation qu’on y donne. Qu’est-ce donc que cette boîte noire, exiguë et rêche, dans laquelle, d’un côté ou de l’autre du rideau, se noue un pacte qu’on pourrait dire enfantin : on dirait qu’ici serait le monde ? Et comment ce pacte d’illusion partagé produit-il des images plus vraies que nature. À l’heure où Éric Ruf vient de mettre en scène Le Soulier de satin de Paul Claudel, œuvre réputée irreprésentable en raison notamment de la multiplicité des lieux de l’action, il expliquera pourquoi la scène est résolument la boîte de toutes les histoires.
Pierre-Michel Menger, titulaire de la chaire de sociologie du travail créateur, Éric Ruf,
rencontre conduite par Béline Dolat
Traditionnellement, les comédiennes et comédiens étaient engagés pour jouer des emplois qui les condamnaient toutes leur carrière à interpréter le même registre de personnages. C’est dans les années 1980, avec notamment Antoine Vitez, que cet usage commence de s’effriter pour laisser place aux rôles et, ainsi, à une plus grande palette de possibilités. Pour autant, les biais de représentation perdurent et le débat porte aujourd’hui également sur la question de la diversité, au plateau comme à l’écran.
Antoine Lilti, titulaire de la chaire d’histoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècles,Éric Ruf, Isabelle Nanty, actrice, réalisatrice, metteuse en scène et pédagogue,
rencontre conduite par Béline Dolat
Quelle drôle de chose que d’avoir pour métier celui de jouer ! Quand le théâtre s’adresse à un corps collectif, présent, ici et maintenant, dans une forme qui ne sera jamais reproduite à l’identique, le cinéma va chercher à créer de l’intime reproduit et diffusable à l’infini. Pourtant, acteurs et actrices sont souvent les mêmes, chacune de ces pratiques puisant à l’autre comme l’évoqueront ici Éric Ruf et Isabelle Nanty
Patrick Boucheron, titulaire de la chaire d’histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècles, Éric Ruf,
rencontre conduite par Béline Dolat
Le théâtre, en tant qu’espace de prise de parole face à un corps collectif, est par nature un lieu où s’exerce le pouvoir. Un pouvoir tripartite qui émane à la fois du texte, des artistes et du public. C’est dans le cadre de ce billard à trois bandes que circule le pouvoir, son expression autant que son exercice.
Les rencontres-conférences se déroulent de 19h à 20h30
Collège de France
11 place Marcelin-Berthelot75005 Paris
Accès libre sans réservation et dans la limite des places disponibles.
En partenariat avec Télérama
Avec le soutien de la Fondation Hugot du Collège de France
Rencontres-conférences
HORS LES MURS
En raison des mesures de sécurité renforcées dans le cadre du plan Vigipirate « Urgence attentat », nous vous demandons de vous présenter 30 minutes avant le début de la représentation afin de faciliter le contrôle.
Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.